Un peu d’histoire…

COMMENT TOUT A COMMENCE

Les premières traces assurées du passé thermal d’Aulus remontent à 1824. Le propriétaire du terrain aménage un local rudimentaire à vocation de bains : une construction de planches, avec un toit en paille, abritant une baignoire de bois… Il faut attendre l’investissement de capitaux par des notables locaux pour que de véritables bâtiments thermaux soient construits, les premiers curistes accueillis.

“… Une buvette existait dés les premiers siècles de notre ére sur l’emplacement même où s’élève aujourd’hui la fontaine Darmagnac…. En 1845 (1848 ?), les ouvriers employés au premier captage de la source Darmagnac retrouvèrent à, deux ou trois métres de profondeur, le plancher… Le second captage, executé dans les derniers mois de 1872, à cinq mètres de profondeur exhuma un sou romain à l’effigie de Néron, un second aux initiales de Claude, puis un troisième aux initiales de Titus. Ces trois médailles sont aujourd’hui chez M. Barthet, notaire à St Girons..

Vers 1800, un nommé Lacrampe, originaire de Lourdes, qui avait servi dans les armées du roi, en qualité d’infirmier, vit le dépot ocreux des sources, reconnut une eau minérale, l’essaya sur lui même, et s’assura qu’elle possédait à un très haut degré des propriétés laxatives, diurétiques et dépuratives.

Une femme, “Jouanno grosso”, plus connue sous le nom de “ma Bouno”, ayant à guérir une affection invétérée, suivit les conseils de Lacrampe et parvint à se débarasser de son mal.”

Le succès initial de la station est confirmé officiellement au milieu du dix-neuvième siècle. Les médecins prouvent l’efficacité des eaux d’Aulus pour le traitement de la syphilis, les autorités publiques soutiennent légalement la station.

“…Sur ces entrefaites, des cantonnements militaires s’établissaient sur toute la ligne des Pyrénées afin de former, selon les journaux officieux de l’époque, un cordon sanitaire destiné à préserver la France de l’invasion de la fièvre jaune ayant ravagé Barcelone.

En réalité, il s’agissait de préparer le corps expéditionnaire qui devait l’année suivante franchir la frontière, et replacer Ferdinand VII sur le trône d’où l’avait chassé la révolution (guerre d’Espagne de 1823).
Le lieutenant Darmagnac envoyé à Ustou avec sa compagnie souffrait, quant à lui, d’une affection incurable tirant son origine d’une syphilis invétérée. Au voisinage des sources, rencontrant ma Bouno, cette dernière, au vu de son visage qui portait des traces non équivoque du mal qui le rongeait, l’engagea à se traiter par l’eau minérale.
Le lieutenant, voulant mieux assurer le succès du traitement ne se contenta pas de boire; Il fit élargir la source par ses soldats, afin de pouvoir se baigner, et mena si bien bains et boissons que dans quelques semaines il fut rendu à la vie et à la santé.
Cet évènement eut lieu vers le mois de septembre de l’année 1822. La guérison inespérée du lieutenant Darmagnac fit grand bruit parmi les officiers et les chirurgiens du 4 eme de ligne. Elle fut le point de départ de la renommée qu’ont aujourd’hui les eaux d’Aulus.

Mais un demi-siècle de tâtonnement devait s’écouler avant qu’on pu atteindre ce résultat… La cure du Lieutenant Darmagnac n’avait produit aucun effet sur l’esprit des villageois. Leur aversion pour les sources resta entière : la couleur rougeâtre de cette eau et les hôtes qui la fréquantaient, crapauds, grenouilles, salamandres, etc, la faisaient considérer comme malsaine de sorte que les bergers n’osaient en laisser approcher les troupeaux.

De cinq baignoires en 1828, les thermes d’Aulus passent à treize cabines individuelles en 1849. Trois hôtels existaient alors dans le village pour héberger les curistes.

Dès 1850, le noyau dur de la station thermale est en place. Par la suite, l’exploitation de nouvelles sources, la création de nouveaux hôtels assurera, jusqu’à la guerre de 1914, le développement d’une activité dont le succès s’est construit en l’espace de vingt-cinq ans.


CHRONOLOGIE

Les refondateurs d’Aulus, à partir de 1844 :

  • M. de la Rhoëllerie (fils de l’ancien prefet de l’Ariège)
  • M. le général de Saint-Paul président d’âge du Conseil général de l’Arièg
  • Un charbonnier du pays d’Aulus
  • M. Gaston de Saint-Paul, ancien préfet et sénateur sous l’Empire, député actuel de St Girons;
  • L’abbé Rives, curé d’Aulus;
  • Le baron de Nerveau, receveur Général

Renaissance de la station d’Aulus en 1874 :

  • 1872 : démolition des anciens thermes
  • 1873 : captage des 3 sources (Darmagnac, Bacque, trois Césars) et construction des buvettes actuelles

Les médecins d’Aulus :

  • Jusqu’en 1848, Docteur Monnereau, médecin-inspecteur
  • En 1849, Docteur Bordes-Pagés : publication de la première brochure médicale sur Aulus
  • vers 1870, Docteur Garrigou
  • vers 1877, Docteur Alricq
  • vers 1880, Docteur Comminge

Les propriétaires des Thermes :

  • Vers 1840, M. Degeilh – premier captage de la source Darmagnac, construction de la buvette et première construction balnéaire (20 baignoires)
  • Vers 1849, l’abbé Bacque, natif d’Aulus, fit construire un second établissement plus petit qui, par ses prix réduits, serait plus spécialement affecté à la classe pauvre
  • 1870, M. Belot, ancien consul de France à San Salvador
  • 1871, M. Barthet, notaire à St Girons
  • 1877, création d’un nouveau petit établissement sur la base de deux nouvelles sources, Laporte et Calvet.
  • 1880, cession des thermes de M. Barthet et de l’établissement Laporte § Calvet à M. Hirschler (qui s’occupait à Paris de la vente des eaux d’Aulus).
  • 1884 – Création de la Société générale des eaux minérales d’Aulus regroupant la direction des thermes, du Casino du Grand Hôtel du Parc et du Grand Hôtel (Principal actionnaire : le Comptoir d’Escompte. Gérant : M. Besson).

Les hôtels d’Aulus (jusqu’à 15 hôtels et une trentaine de maison meublées) :

  • 1851 – L’hôtel de Paris
  • 1857 – L’hôtel Georges
  • 1864 (?) – L’hôtel Jean de Massat
  • 1865 – Grand Hôtel du Midi (M. Biros)
  • 1871 – Grand Hôtel (Calvet)
  • 1877 – Ouverture du petit Casino, (M. Rumeau, maître de poste à St Girons, bienfaiteur de la construction et de l’installation du télégraphe à Aulus).


Sources bibliographiques :

  • Aulus et ses environs par Adolphe d’ASSIER, (né à Labastide de Sérou le 9 mars 1827, décédé le 17 février 1889).
  • La revue Les Amis d’Aulus et de la vallée du Garbet n°7.